La prévention des difficultés des associations
Alors même que 40 % des associations éprouvaient déjà des difficultés de trésorerie (1), l’épidémie du Covid-19 n’arrange pas la situation et place bon nombre d’entre elles en grandes difficultés, notamment dans les secteurs culturels, événementiels et touristiques.
À court terme, il faut tout d’abord rappeler à leurs dirigeants la palette de mesures mise en place par le gouvernement pour les aider face aux difficultés générées par cette pandémie. Parmi elles figurent le recours au chômage partiel, le fonds des indépendants ou encore le prêt garanti par l’État. À plus long terme, la vigilance impose aux dirigeants qu’ils préviennent les éventuelles difficultés financières qui en découleront. Un certain nombre de dispositifs existent pour les aider à rebondir.
METTRE EN PLACE DES SOLUTIONS INTERNES.
Détecter les difficultés
La gouvernance doit être en mesure de diagnostiquer les difficultés externes ou internes de l’association. Outre la cartographie préalable des risques auxquels elle est exposée, cette prévention nécessite d’abord le bon pilotage de l’activité via l’élaboration d’outils de gestion appropriés (plans de trésorerie, budgets prévisionnels) et la tenue d’une comptabilité en partie double avec l’établissement d’un bilan et d’un compte de résultat.
Les actions appropriées pour faire face aux difficultés passent également par la réunion des administrateurs, voire la tenue d’une assemblée générale et l’alerte des acteurs et partenaires de l’association.
Les dirigeants peuvent utilement :
– Adhérer à un groupement de prévention agréé (GPA) qui, outre la mise à disposition d’outils d’autodiagnostic, alerte l’association dès la détection d’une difficulté financière,
– S’adresser au centre d’information sur la prévention (CIP) pour obtenir un entretien gratuit et confidentiel visant à déceler la nature et l’origine des difficultés et orienter vers la solution la plus adaptée.
Le banquier : partenaire incontournable des associations
Dans le dessein d’entretenir une relation de confiance et de transparence, il est primordial que l’entité avertisse sa banque dès l’apparition des premiers signes de difficultés. Cette dernière pourra proposer des moyens de financements à court terme, tels qu’une autorisation de découvert ou une cession de créance (mécanisme fréquemment utilisé par les associations pour les subventions restant à encaisser). Le cas échéant, la banque proposera de rééchelonner les remboursements des prêts contractés.
Si l’association a besoin de liquidité, elle présentera à son banquier un budget prévisionnel et un plan de trésorerie fiables afin de démontrer sa capacité à rembourser sa dette.
Entamer des négociations avec ses fournisseurs
À la faveur de négociations avec leurs différents créanciers, les associations obtiendront des délais de paiement, des remises de dettes voire certaines exonérations d’impôts, charges sociales… Tout au long de ce processus, elles pourront bénéficier de l’aide du CIP pour les accompagner.
Se faire accompagner par des organismes spécifiques
Nombreux sont les organismes destinés à accompagner les associations en difficultés économiques et financières.
Le Dasess (Dispositif d’appui aux structures de l’économie sociale et solidaire en consolidation) accompagne les associations dans cinq régions de France métropolitaine, dont Auvergne-Rhône-Alpes. D’autres dispositifs semblables sont à signaler, notamment le soutien aux organisations solidaires (SOS) en Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
Cet accompagnement se déroule habituellement comme suit :